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  • Photo du rédacteurLauriane Negron

Gwendoline : une vie entre surf et peinture au Costa Rica

Il y a quelques semaines, j’ai été contactée par Gwendoline. Cette surfeuse de 36 ans, expatriée au Costa Rica m’a parlé de son amour pour le surf, mais également d’une autre passion : la peinture. Dans son petit atelier installé à quelques kilomètres de la mer, elle peint les femmes à l’eau, au peak, qu’elles soient en shortboard ou en longboard. Au téléphone, on a discuté de son expatriation, de la vie là-bas, des spots sur place et de sa vision du surf féminin.


Crédit photo : Ezequiel Rivero

  • · Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Gwendoline Le Ray mais ici on m’appelle Gwendy. Je suis artiste peintre. J’ai 36 ans.

  • · Quel est ton parcours ?

J’ai fait des études d’espagnol ce qui m’a amené à partir en Erasmus à Madrid. Gros coup de cœur, j’y suis restée 9 ans. J’y enseignais à l’Institut Français de Madrid, le français comme langue étrangère. En 2017 j’ai tout plaqué pour un voyage en Amérique latine, en mode volontariat, sac à dos (et formation de FLE car je publiais des méthodes de langue). Je me suis arrêtée quelques temps au Costa Rica où j’enseignais le français. En 2018 le Covid m’a fait perdre mon boulot et je me suis remise à la peinture, une passion que j’avais déjà avant. Pendant cette période où le monde était à l’arrêt, les gens me disaient « ce que tu fais c’est beau », alors j’ai continué. J’ai arrêté l’enseignement fin 2021 pour tenter ma chance dans la peinture.


Crédit photo : mediamareaphoto

  • · Est-ce que le changement de vie a été compliqué ?

On ne va pas se mentir : au Costa Rica tu peux passer du paradis aux enfers en quelques minutes. C’est un lieu d’extrêmes, il faut avoir les épaules pour. Personnellement j’adore y vivre, mais c’est en train de changer très vite (gentrification, déforestation, pollution etc…). Par rapport à la peinture en revanche pas une seule fois je n’ai regretté mon choix même si j’ai eu des hauts et des bas.


  • · Que représente le surf dans ta vie ?

Le surf c’est ma drogue. Mes émotions varient au gré des swells malheureusement. Depuis que je peins ça m’a un peu calmé. Au pire je reste à l’atelier et je me défoule sur mes toiles. Le surf est une philosophie de vie aussi. On se rend compte qu’il y aura toujours une autre vague, qu’il faut bien respirer avant d’encaisser une série ... C’est comme dans le quotidien.


  • · Quelle est ta vision du surf féminin ?

Je trouve que le surf féminin est encore trop limité. Les femmes qui surfent n’ont pas la place qu’elles méritent selon moi. Je parle de manière générale. Après ici, les locaux sont hyper respectueux. Enfin, si tu as la priorité pas de soucis. Sinon c’est parfois compliqué. Un peu comme partout je crois. A noter qu’il y a de supers surfeuses au Costa Rica comme Brisa Hennessy par exemple ou Leilani Mcgonagle.


Crédit photo : Ezequiel Rivero

  • · Comment est la vie au Costa Rica ? Les bons côtés et les mauvais côtés ?

Il y a deux saisons chez moi, saison ensoleillée et saison des pluies. Pendant l’été tu ne vois pas une goutte de pluie pendant 4 mois au moins. Les vagues sont plus petites, il y a plein de touristes. La saison des pluies, il faut en vouloir. Boue, rivières qui débordent, fringues qui sentent la moisissure. La ville se vide avant mais c’est en train de changer car il y a beaucoup plus de gens qui restent toute l’année. Et tout est importé, donc tout est très cher.


  • · Travailles-tu toujours en tant que prof ? De quoi vis-tu aujourd'hui ?

Non, plus depuis un peu plus d’un an. Je vis de mes peintures et produits dérivés (tee-shirts, prints etc…).



  • · Tu es également sauveteuse en mer : pourquoi avoir choisi de faire ça ? Est-ce que c'est compliqué parfois d'être une femme et de faire ça ?

Dans le regard des autres, surtout. J’ai commencé à être sauveteuse pour ça ! Deux copines argentines (je n’ai pas vérifié l’info officiellement mais je pense pouvoir dire que c’était sûrement les premières femmes sauveteuses du Costa Rica) m’ont demandé de venir m’entraîner pour montrer aux mecs de l’équipe que les filles pouvaient être d’excellentes sauveteuses et parce que l’union fait la force. J’ai vite fait mes preuves et j’ai commencé à couvrir les plages bénévolement. J’y suis depuis maintenant 4 ans. C’est dur d’être une femme dans ce boulot. L’ego des hommes a beaucoup de mal à accepter qu’une femme leur disent où se baigner ou non.


  • · Quels sont tes projets pour les mois à venir ?

En ce moment et jusqu’en avril, je vais travailler dans mon nouvel art studio que je partage avec 2 autres artistes. En mai j’ai une ou deux expos en Californie et en juin une salle des expos à Quiberon en Bretagne (du 12/18 à la maison du phare). En juillet j’aimerais faire un tour dans les Landes où j’espère pouvoir y montrer mes peintures.


Crédit photo : Nico (ywf_nico)



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